Oui, Pépé, vient! Il me convainquit. Cela faisait six ans, de juste avant sa naissance que je ne descendis plus la large avenue cet après-midi habituellement ensoleillé du 25 de avril. Au Portugal, une date familière: tous ceux qui apprécient la démocratie récupérée, grâce à l'intervention d'un groupe de capitaines de l'armée las d'être envoyés aux colonies, pardon, aux provinces d’outre-mer, pour garder la bannière d'un régime autoritaire, se sont bien une fois promenés dans cette avenue, ce jour de touche festive, quelques uns même avec le coup d'État en cours en 1974.
Ce fut une révolte tranquille avec un accord clair pour former un gouvernement provisoire ayant comme tâche d'organiser des élections libres et de mettre en place un parlement constitutionnel.
Non seulement mes petits-fils me convainquirent d’y être, hier. Les copains appelèrent à la mobilisation pour l’anniversaire de cet événement cela fait deux générations.
Nous essayâmes donc de nous retrouver dans la maré humaine. Ce qui ne réussissait pas, c'était de nous mettre en marche… Une heure et demie plus tard, nous étions toujours immobiles et coincés dans la masse. Nous décidâmes donc descendre la bande latérale de la large avenue, sous les arbres. Mon petit-fils, qui avait d’abord dormi un peu sur mon bras, était maintenant prêt à marcher la main dans ma main, posant des centaines de questions. Entretemps son frère s’endormit sur le bras de maman, puis sur le bras de papa.
Quand tout le monde se mit a chanter, il me demanda pourquoi les gens chantaient.
Je lui explica que c’étaient les chansons que les soldats mirent à la radio ce jour-là, des codes pour se tenir mutuellement informés de ce qui s'est passé dans les différents endroits.
"Le président était-il mauvais?"
"Sa façon de gouverner était ancienne et dépassée. Il ne voulait pas laisser tout le monde penser comme ils le voulaient, lire ce qu'ils voulaient, se réunir comme et avec qui ils le voulaient. Et il y avait d’autres qui pensaient que cela devait être ainsi. Mais les soldats en avaient assez, bien comme beaucoup d'autres personnes."
Voilà que nous vîmes les deux tanques légers aujourd’hui pièces de musée et qui alors faisait partie de l'équipement de l'armée.
"Et emprisonnèrent-ils le président dans un tel tanque?"
"Ils l'ont transporté à l'aéroport et là, il fut mis dans un avion direction Brésil."
Ce qui me surpris et me réjouis hier, c'était l'énorme participation, comme je me le rappelle d’il y a quarante ans. Et ce qui me satisfit plus, c'était de voir l’énorme nombre de jeunes et de jeunes parents dans l'avenue accompagnés de leurs enfants.
Avril continue jeune au Portugal. Quelle joie.
Mais aussi quel grand espoir de voir cette marée humaine se manifestant pour quelque chose et non contre quelque chose; pour une large démocratie, pour une façon d'être ensemble qui permet à chacun de s’exprimer sans empêcher l’autre d’en faire autant.
Ce fut une révolte tranquille avec un accord clair pour former un gouvernement provisoire ayant comme tâche d'organiser des élections libres et de mettre en place un parlement constitutionnel.
Non seulement mes petits-fils me convainquirent d’y être, hier. Les copains appelèrent à la mobilisation pour l’anniversaire de cet événement cela fait deux générations.
Nous essayâmes donc de nous retrouver dans la maré humaine. Ce qui ne réussissait pas, c'était de nous mettre en marche… Une heure et demie plus tard, nous étions toujours immobiles et coincés dans la masse. Nous décidâmes donc descendre la bande latérale de la large avenue, sous les arbres. Mon petit-fils, qui avait d’abord dormi un peu sur mon bras, était maintenant prêt à marcher la main dans ma main, posant des centaines de questions. Entretemps son frère s’endormit sur le bras de maman, puis sur le bras de papa.
Quand tout le monde se mit a chanter, il me demanda pourquoi les gens chantaient.
Je lui explica que c’étaient les chansons que les soldats mirent à la radio ce jour-là, des codes pour se tenir mutuellement informés de ce qui s'est passé dans les différents endroits.
"Le président était-il mauvais?"
"Sa façon de gouverner était ancienne et dépassée. Il ne voulait pas laisser tout le monde penser comme ils le voulaient, lire ce qu'ils voulaient, se réunir comme et avec qui ils le voulaient. Et il y avait d’autres qui pensaient que cela devait être ainsi. Mais les soldats en avaient assez, bien comme beaucoup d'autres personnes."
Voilà que nous vîmes les deux tanques légers aujourd’hui pièces de musée et qui alors faisait partie de l'équipement de l'armée.
"Et emprisonnèrent-ils le président dans un tel tanque?"
"Ils l'ont transporté à l'aéroport et là, il fut mis dans un avion direction Brésil."
Ce qui me surpris et me réjouis hier, c'était l'énorme participation, comme je me le rappelle d’il y a quarante ans. Et ce qui me satisfit plus, c'était de voir l’énorme nombre de jeunes et de jeunes parents dans l'avenue accompagnés de leurs enfants.
Avril continue jeune au Portugal. Quelle joie.
Mais aussi quel grand espoir de voir cette marée humaine se manifestant pour quelque chose et non contre quelque chose; pour une large démocratie, pour une façon d'être ensemble qui permet à chacun de s’exprimer sans empêcher l’autre d’en faire autant.